Le réveil sonne. Quelle idée ai-je eu de l'avoir mis si tôt! Soudain une lueur de souvenir me passe en tête et je saute littéralement hors de mon lit! C'est le jour du CSO du complet organisé par les écuries et je dois préparer mon étalon fou. Je me glisse jusqu'à la salle de bain afin de prendre une douche rapide pour finir de me réveiller, je n'ai jamais vraiment été du matin. Le doux filet d'eau finit de me faire émerger des doux bras de Morphée. Une fois ma douche finie je m'habille rapidement: une paire de chaussettes, un pantalon troué, un vieux T-shirt et mon blouson élimé, pas la peine de se faire belle pour aller décrasser mon boueux dadou! Je récupère ma paire de bottes usées jusqu'à la corde dans le tas de chaussures boueuses laissées par ma colocataire absente pour l'instant mais dont les chaussures sont toujours là bien qu'en moins grand nombre que les miennes... Il faudra que je pense à ranger tout ça un jour... J'enfile mes bottes et me dirige à grands pas vers les écuries de CSO où loge mon cheval, Broken heart.


J'arrive dans les grandes écuries de CSO qui abrite près d'une trentaine de box avec des chevaux de quasiment toutes les races, toutes les tailles, tous les poids, toutes les couleurs, bref une vraie mosaïque! Mais j'aime cette diversité qui fait aussi quelque part partie de la renommée des écuries.
Je remonte l'allée jusqu'à son milieu et entends le hennissement caractéristique de mon alezan. Ce qui déclenche aussitôt un concert de hennissement...

J'arrive, pas la peine de faire tant de bruit!

Au son de ma voix il se tait et redresse les oreilles. Je souris, profondément heureuse. Je rentre dans son box, il vient aussitôt fouiller mes poches à la recherche d'une quelconque friandise oubliée. Je le reprend à la voix. Il s'arrête aussitôt. Je lui passe rapidement son licol et le sors dans l'allée pour le préparer. Je suis un peu moins anxieuse mais je me sens toujours un peu tendue.... Je l'attache entre les deux anneaux de chaque côté de l'allée centrale, prévus à cet effet.
Je commence par aller remplir un seau de granulés afin d'être tranquille durant le pansage. Je le donne ensuite à Broken qui ne se fait pas prier pour plonger ses jolis naseaux veloutés à l'intérieur.
Je prends ensuite mon étrille et commence par faire de petits ronds sur l'ensemble du corps. l'étalon avance la tête et souffle de bonheur. Des fois je me dit que ce ne serait pas plus mal d'être un cheval.
Une fois la poussière bien décollée je prends mon bouchon et continue le pansage par de grands mouvement afin d'enlever la poussière du corps de l'alezan.
Une fois le bouchon passé, je sors ma brosse douce et finis de retirer la poussière du bel arabe.
Je sors ensuite mon lustrant et le pulvérise sur un chiffon afin de ne pas effrayer l'étalon. Je le passe ensuite sur le corps de Broken afin de faire briller sa jolie robe alezane.
Je cure ensuite ses sabots qui sont remplis de terre et forcément comme à mon habitude (ma mauvaise habitude) je me met à bougonner après la pluie qui rend les prés, et donc les sabots de mon étalon, boueux! Je bougonne pendant quelques minutes, le temps de curer les sabots puis me met à râler vraiment quand je vois qu'il faut aussi que je les brosse sur le dessus! Prenant mon courage à deux mains, même s'il m'en faudrait quatre!, je brosse les sabots de l'alezan puis me décide même à les enduire d'onguent.
Je vais jusque dans la sellerie prendre le pot d'onguent mis à la disposition des cavalier de l'écurie. ce n'est qu'en revenant vers Broken que je me rends compte que j'a pris de l'onguent noir, ce qui ne va pas avec la robe de mon étalon pour un concours! Pestant contre moi-même je fais demi-tour et vais chercher l'onguent blond.Après avoir farfouiller pendant dix bonnes minutes dans l'étagère, je finis par trouver un pot d'onguent Blond cette fois. Je reviens vers Broken puis enduis d'onguent ses quatre sabots.
Je selle ensuite l'étalon, je met le joli tapis blanc de concours brodé à son nom puis un amortisseur en gel adapté à ma selle et enfin ma selle d'obstacle noire. Je lui met des guêtres et des protèges-boulets afin qu'il ne se blesse pas. Je mets ensuite son filet à l'étalon puis je me dirige vers le paddock d'échauffement... Là je le laisse au bon soin d'un ami le temps d'aller me changer rapidement...

Je reviens changée dans ma tenue de concours. Je récupère l'étalon et me met en selle. L'étalon s’énerve sous la selle. Je le met au trot et enchaïne les voltes, cercles, doubler, demi-volte renversée et toutes les autres figures qui me passent en tête afin d'occuper l'étalon et de l'empêcher de faire l’imbécile comme il aime si bien le faire! Une fois bien détendu au trot, à l'écoute et bien en avant tout de même, je le passe au galop. Aussitôt monsieur veut impressionner les jolies juments présentes! Il commence à partir en une série de coups de cul, saut de mouton et autre... Je tente de le reprendre mais finis par perdre l'équilibre et manger du sable!
Je me relève rapidement, plus de peur que de mal, je suis tombée correctement. Mon étalon a été rattrapé alors il ne me reste plus qu'à le récupérer à m’épousseter et à me remettre en selle, la détente promet une suite mouvementée. Je le récupère d’ailleurs bien fringant en remerciant la personne l'aillant rattraper. J'époussette ma veste, mon pantalon et ma bombe puis me remet en selle, d'ailleurs était-ce vraiment sa faute? J'étais tellement stressée que j'ai certainement monté plus court et tendu que d'habitude l'étalon n'a pas du apprécier et je peut comprendre même si cela me demande une certaine remise en question. Je souffle un bon coup et redemande à l'étalon de partir au galop, je m'efforce d'être le plus calme et détendue possible et rallonge sensiblement mes rênes, cette fois l'étalon ne tente rien et se cale dans sa longue foulée souple de galop habituelle. Je passe en position d'équilibre en tachant de rester redresser, mon plus grand défaut étant d'avoir tendance à partir en avant dans ma position d'équilibre. Je lui demande d'abord un large cercle puis un plus petit, puis un encore plus petit d'un diamètre d'une petite dizaine de mètre seulement afin qu'il soit prêt à tourner court pour prendre un maximum d'option. Je change ensuite de main et répète l'opération.

Une fois l'étalon détendu aux deux mains, je le laisse souffler deux minutes au pas puis le remets au galop et l'emmène sur une croix laissée à la disposition des cavaliers. Il commence à charger un peu, je me redresse, il ralentit et repasse plus sur ses postérieurs. L'obstacle passe aisément. Je le change de main et revient sauter la croix qui ne pose pas plus de problème. Je vient ensuite à main droite sur le petit vertical au centre de la carrière.L'étalon saute sans aucun problème, avec souplesse. Je me sens détendue comme quoi une chute a parfois des côtés positifs.

#Le premier concurrent entre en piste#

Je me raidit, je suis deuxième suite au classement du dressage, ce qui a des points positifs: je suis dans le haut du classement, et des points négatifs: je passe dans les premier. Je viens me mettre prêt de la barrière afin de voir le parcours d'Ewa. Je suis plutôt nerveuse mais lorsque Broken se remet à piaffer sur place cela me remet les idées en place et me calme aussitôt, une chute dans la journée c'est suffisant. je refais le parcours dans ma tête: départ, virage à gauche, le 1, pied droit, virage à droite, la combinaison 2, toujours à droite le 3, Encore à droite la combinaison 4, virage à gauche cette fois, on passe entre les deux obstacles de la combinaison qu'on vient de passer, le 5, nouveau virage à droite, arrivée. 8 obstacles, moins de deux minutes, certainement en apnée pour moi...

Le speaker annonce le temps d'Ewa mais, perdue dans mes pensées, je ne l'entends pas. J'entends à peine le speaker m’appeler sur la piste...

Broken, je compte sur toi, pas de conneries hein?

Un hennissement et je rentre sur la piste.

Il y ades fois où le temps semble s'arrêter, comme lorsque je rentre en piste. J'entends ce qui se passe autour de moi mais c'est comme si mon cerveau refusait de les enregistrer... Je rajuste mes rênes et pousse l'étalon au trot. Je salue les juges, respire un grand coup et met l'étalon au galop. Je me met en équilibre sur mes étriers et fait décrire un cercle à l'étalon. Broken galope souplement.
Le cercle se finit,la cloche sonne, je lui demande d'allonger un peu sa foulée sur deux mètres, puis je tourne à gauche. L'étalon tourne court et je compte bien profiter de cet avantage.
L'obstacle 1 est en face de nous, c'est un vertical de 60 cm de couleur verte. Je me force à ne pas le regarder afin de rester redresser et de ne pas partir en avant comme j'ai tendance à le faire si souvent. Encore deux foulées, une, l'étalon s'envole et survole l'obstacle sans efforts. Moi j'ai commencé à lui indiqué le prochain obstacle en me tournant vers la droite. la réception n'est pas trop brutale et l'étalon est sur le bon pied, je souris, le parcours commence mieux que ma détente.
Le virage à droite est presque trop court et d'un coup j'ai peur d'être trop près de l'obstacle, mais Broken me sauve la mise en effectuant un saut long qui lui permet de survoler l'obstacle, un vertical un tout petit peu plus haut que le précédent. Une grande foulée ou deux petites sépare les deux obstacles de la combinaison, j'opte pour la grande, deux petite déstabiliseraient l'étalon. Il couvre la distance et s'envole au dessus de l'oxer de 70 cm environ de haut. Il ne frôle même pas les barres.
Je me suis orientée vers la droite afin que l'étalon se réceptionne sur le bon pied. Ce qu'il fait d'ailleurs. Je lui demande d'allonger sa foulée pour parcourir la distance qui nous sépare du troisième obstacle,un vertical d'une soixantaine de centimètre.
Si faire qu'un avec son cheval signifie se sentir capable de tout survoler sur le dos de son cheval alors lui et moi y sommes presque...
L'étalon s'envole,survole le vertical et se réceptionne sur le mauvais pied, tant pis, on continue.Le virage à droite est large, l'étalon change de pied. Je le caresse. Une caresse rapide. Le 4a est déjà devant nous, un vertical de 70 cm environ, l'alezan le survole sans efforts apparents. deux foulées plus tard il survole le second obstacle de la combinaison un oxer de 75 cm.
Cette fois l'étalon est sur le bon pied, ce qui est une bonne chose car je lui demande de tourner très court afin de repasser entre les deux obstacles de la précédente combinaison pour venir sauter le cinquième et avant-dernier obstacle, un vertical de 70 cm. L'étalon fatigue un peu et son saut manque de puissance, j'entends ses postérieurs claqués sèchement sur la barre qui par chance reste en place.
Dernier virage sur la droite, on s'approche d'un oxer à 80 cm, le plus haut et le plus large du parcours. Je demande à l'étalon d'allonger sa foulée ce qui semble le booster, il reprend de la vitesse, se remet en équilibre et prend son appel....
Le dernier obstacle est passé. Je ralentit l'étalon et le repasse au pas, un grand sourire éclaire mon visage.

Génial mon grand!

Je me dirige vers le paddock.

Je laisse l'étalon au pas et le fait marcher pendant plusieurs longues minutes, le temps pour lui de souffler. Ensuite je mets pied à terre et je sors du paddock. Je m'écarte du gros de l'activité j'en aurai les résultats plus tard et pour l'instant je me sens vidée et j'ai comme l'impression que l'étalon est comme moi, qu'il a tout donné, le meilleur de lui-même et que maintenant on a tous les deux besoin de calme. Je m'approche des écuries mais on rentre juste le temps de retires la selle, le filet et les protections puis on ressort, juste pour une ballade avec de nombreuses pauses broute.
Il a sauté avec tellement de coeur aujourd'hui que j'ai envie de lui faire plaisir, de prendre le temps d'être tous les deux... Je m'éloigne encore un peu du coeur de l'activité vers un endroit abrité où pousse de l'herbe tendre du printemps. Je me sens fatiguée mais profondément heureuse, malgré son caractère compliqué je l'aime mon dadou fou! Mon étalon, mon véritable étalon, toujours à la recherche de jolies juments mais avec finalement un coeur énorme envers ceux qu'il connaît bien... Dont je suppose faire partie.... L'étalon me suit sans problème, la tête haute, les naseaux grands ouverts, les oreilles pointées vers l'avant, la queue bien relevée au dessus de la croupe, comme savent si bien le faire nos chers pur-sang arabes.... Il est vraiment magnifique, est-ce d'ailleurs pour cela que j'ai craqué pour lui, certainement et , certainement aussi parce que c'est un cheval compliqué et imprévisible comme il l'a si bien montré à la détente....
On arrive dans ce petit coin rempli d'herbe bien verte et juteuse du printemps. L'alezan ne se fait pas prier pou y enfouir la tête et brouter! Je déroule la longe, que j'ai volontairement choisie longue et m'assois dans l'herbe, tant ps pour mon beau pantalon blanc plus si propre que ça de toute façon depuis ma magnifique chute à la détente.
On reste là pendant près d'une heure puis je me décide à rentrer. On prend tranquillement le chemin des écuries, l'étalon a encore de l'herbe plein la bouche!

Je ramène l'étalon au box. Je l'attache dans l'allée. J'ai la tête un peu brumeuse du fait de la fatigue mais j'irai me recoucher plus tard. Je commence par aller lui chercher un grand seau de granulés qu'il a bien mérité. Je le pose devant lui dans l'allée. Il plonge alors goulûment ses beaux naseaux veloutés à l'intérieur. Je m'arme d'une étrille en caoutchouc et commence à le brosser en massant bien son dos, pas la croupe car il n'aime pas ça. Je fais de petits ronds serrés en appuyant de façon à détendre les muscles saillants sous sa robe alezane. Je le sens se détendre doucement pendant qu'il continue à s'empiffrer de granulés. Je le masse ainsi des deux côtés pendant une dizaine de minutes puis je sors mon bouchon et en passe un rapide coup de façon à retirer la poussière collée dans sa robe.
Aussitôt on voit réapparaître les jolis reflets dorés de sa robe alezane. Je le cure ensuite de façon à retirer tous les petits cailloux qui pourraient le blesser.
Il a finit ses granulés. Il relève la tête et me regarde de ses grands et magnifiques yeux bruns. Je souris, heureuse. Je le détache le ramène dans son box et le caresse longuement sur l'encolure, à la base de la crinière. Puis extenuée, je rentre au gîte qui m'est attribué.

-Reposes-toi bien pour le cross, grand dadou fou...