Je cours.
Sous mes pieds, le sol gelé est froid et glissant. Je trébuche mais je reprend rapidement mon équilibre et me remet à courir. Devant moi, au loin, apparaît Équinoxe. Lorsque j'arrive à sa hauteur, elle détourne pudiquement la tête. Je veux m'arrêter, lui dire que je l'aime mais malgré moi, mes jambes continuent de courir. Je croise des gens de l'élevage mais tout le monde m'ignore ou m'évite. Mes jambes me portent jusqu'à un trône. Un immense trône sur lequel une silhouette se tient debout et me tourne le dos.
- Vous avez échoué, Klaamka Harjy.
Je connais cette voix là. La silhouette se transforme alors en une jeune fille rousse aux traits tirés par un rictus sadique.
Ewa.


Je me réveille alors en sursaut, dans mon lit, au gîte que je partage avec Ewa. Je tourne la tête vers son lit mais la rouquine a disparu. Tant mieux. Je me demande si elle s'est fait écrasée par un tank ou manger par une crevette géante en allant voir Isaho. Ça lui apprendrait à entrer dans mes cauchemars pour me rappeler que j'ai perdu.

J'ai perdu.

Je le répète dans ma tête, sentant ma rage montée. Ce mot m'est assez insupportable en fait. Non, il m'est absolument insupportable. Tellement d'ailleurs que j'attrape mon oreiller et le balance sur le mur en hurlant. Bon d'accord, un peu pathétique comme geste d'humeur ... Mais à vrai dire, je sais que je ne peux m'en prendre qu'à moi. Je n'ai pas beaucoup entraîné Équinoxe en dressage alors que les autres avaient travaillé. Ils ont été récompensé, c'est normal.

Mais tout de même ! Mon charme naturel aurait dû compenser ! Enfin bon. J'ai beaucoup entraîné Équinoxe en saut et je devrais pouvoir réussir à rattraper mon retard et passer au moins deuxième dans le classement provisoire Sur ce, je me lève et tente de regarder l'heure avant de me rappeler que mon réveil n'a pas survécu à l’hécatombe d'hier matin. Avec un soupir, je fouille dans mes affaires à la recherche de mon portable : 7:52.

Je suis encore dans les temps. Certains ont peut-être remarqué que j'ai pu me lever plus tard aujourd'hui. C'est tout simplement parce que je suis troisième cette fois, je dispose donc de presque une heure de plus que Ewa et Anne qui passent avant moi. Juste après, ce sera au tour de Océane Jenifaël et Onyx. Deux prénoms bizarres en y réfléchissant bien ! Océane Jenifaël est long comme l'agonie -oui jolie métaphore je sais ! J'envisage de me lancer dans la poésie- et Onyx bah ... C'est original on va dire. Je connais bien des "Jade", des "Ambre", des "Agathe" ou même des "Rubis" mais Onyx est décidé le plus bizarre de tous ! Enfin, pourquoi pas après tout ! Je m'appelle bien Klaamka. Vous connaissez beaucoup de Klaamka, vous ? Je crois que je dois être la seule sur Terre à porter ce nom. Mais après tout personne unique, prénom unique, non ?

- Alala ! Si je n'existais pas il faudrait m'inventer !

Après cette longue et profonde discution hautement philosophique avec moi même, je me dirige vers la salle de bain. Je prend rapidement, non longuement, ma douche, m'habille avec une tenue de concours identique à celle que j'avais pour l'épreuve de dressage, brosse mes cheveux ... Ah bah non en fait. Le terme exact serait : Je cherche à me brosser les cheveux.

- Ewa ! Où est ma brosse ?!

Et comme toujours cette fichue rouquine n'est jamais là lorsqu'on à besoin d'elle ! Je cherche donc dans mon placard mais impossible de mettre la main dessus ! Avec force soupirs, je m'attaque à celui de ma colocataire. Bien sûr sa brosse à elle est là ! Bon, il faut dire que si j'étais un voleur de brosse je ne volerais pas une brosse toute sale portant pleins de cheveux roux, gras et filasses. Je volerais plutôt celle qui est propre, ne comportant que quelques cheveux bruns, doux et soignés. Enfin me mettre à la place de l'horrible voleur de brosse c'était avant d'apercevoir un petit bout de papier à côté de la brosse d'Ewa :

Ta brosse a disparu ! Quel malheur ! Quel hasard surtout ! J'ai nettoyé la mienne, j'avais prévu que tu voudrais l'emprunter.
Je te souhaite de la retrouver rapidement en tout cas.

Ewa

- Sale rouquine ! Où est cette satanée brosse ?

Je hurle un instant dans le vide avant de commencer à réfléchir. Où a-t-elle bien pu mettre cette brosse ? Dans le frigo ? Ni une ni deux, je cours jusqu'au frigidaire mais elle n'est pas là. Dans ses affaires peut-être. Elle sait que je n'irais jamais chercher là-bas. Je réprime donc mon dégoût d'aller fouiner dans les affaires des autres, surtout les siennes, et fouille son placard de fond en comble, jette ses draps sur le sol, inspecte minutieusement son placard ... Rien à faire ma brosse a bel et bien disparu. Je regarde rapidement son réveil : 8h24. Et me voilà en retard maintenant ! Comme si j'avais besoin de ça !

- Ewa, tu regretteras de t'être attaqué à la très grande Klaamka !

Je décide donc de ne pas ranger ses affaires ni son lit défait et me dirige vers la cuisine pour attraper mon petit déjeuner. Après avoir avaler quelques tartines et un grand bol de lait, je me dirige vers l'évier pour y poser mon bol et mes couverts.

Oh une brosse ! En effet, au milieu de l'évier m'attend sagement ma brosse à cheveux. M'en voilà tellement heureuse que j'en oublie d'être en colère ! Je lâche donc mes affaires sur le bord du bac en inox, attrape ma brosse et me précipite dans la salle de bain. Je brosse mes cheveux puis les accroche consciencieusement en chignon assez bas pour que je puisse mettre ma bombe sans qu'il ne me gêne.Un lavage de dents plus tard, j'attrape ma cravache et sort dehors. Une vague de froid me submerge immédiatement.

- Oula ! C'est possible qu'il face si froid ! Il doit faire au moins -30°C !

Bon après vérification, il ne fait que zéro mais tout de même ! Je rouvre la porte, attrape une doudoune, une écharpe et enfile des chaussettes de ski et ressort. Cette fois, je vais leur montrer ce que je vaux !

Au pas de course pour me réchauffer, je rejoins les vestiaires pour récupérer mes affaires : Selle de Saut, tapis blanc, amortisseur de la même couleur, protections, boîte de pansage ... Tout y est ! Une fois plus chargée qu'un baudet, je marche comme je peux vers le box d’Équinoxe, le poids de mes affaires me faisant zigzaguer comme un cheval saoul.

Une fois arrivée devant la demeure de ma belle Équinoxe, je souris. Comme toujours, je suis tellement heureuse de la voir ! Je ne pensais pas que même après tout ce temps je puisse encore ressentir ça juste en la voyant. Sa seule présence me rassurait, me calmait et arrivait même à me faire oublier les coups tordus d'Ewa, ce qui n'est pas une mince affaire pourtant, il faut le reconnaître. Je siffle quelques notes pour l'informer de mon arrivée puis ouvre doucement la porte de son box :

- Salut mon amour ! Ça vous ? Tu as bien dormi ? J'espère que tu es en pleine forme en tout cas parce que c'est le CSO aujourd'hui tu te rappelle ?

Équinoxe lève brièvement le nez de son foin et me jette un coup d'oeil signifiant sans autre traduction possible : "Je ne sais pas si j'ai oublié que c'était le CSO mais en tout cas toi tu n'as pas oublié de venir m'embêter ..." Je lui tire la langue et m'exclame en rigolant :

- Comment ça je t'embête ? Je t'embête moi ? Tu vas voir voir si je ne suis pas la meilleure des cavalières ! Tu crois qu'Isaho à le droit, lui, à des petites séances gratte-gratte ?

Je n'avais absolument aucune idée de la façon dont Ewa traitait son étalon andalou mais je lui en voulait toujours de m'avoir cacher ma brosse et envoyer un rêve méchant pour me perturber cette sorcière ! Je m'approche de ma jument et embrasse son chanfrein avec amour.

Puis je ressors du box, et attrape le licol en moumoute et la longe d'Équinoxe avant de la rejoindre. Je lui passe doucement, l'attache au niveau de sa nuque puis la guide vers l'extérieur du box. J'attrape une étrille dans ma boîte de pansage et entreprend de retirer le tas de poussière et de paille qui macule sa robe. Pendant presque cinq minutes, je fais des ronds, des ronds et encore des ronds en regardant s'élever un petit nuage de poussière. Une fois que je commence à y voir à nouveau devant moi je retourne vers ma boîte et attrape mon bouchon. Malgré mes efforts avec l'étrille, le bouchon continue de déloger peaux mortes, brindilles et autres saletés de sa Après avoir passé mon bouchon à rebrousse-poil et dans le sens du poil, je passe à la brosse douce. Cette fois, on peut voir qu'elle est beaucoup plus propre ! Je cure ensuite ses sabots mais comme souvent -pour ne pas dire toujours, Équinoxe refuse de lever les postérieurs.

- Équinoxe s'il te plait ! Lève ton pied !

Sauf que bien évidemment Madame n'en a rien à faire. Elle ne se gêne d'ailleurs pas pour me le dire et me lance un regard blasé que j'interprète comme : "Rêve ma chère ! Tu es venue me réveiller à l'aube pour la deuxième fois en deux jours et tu as cru que j'allais être de bonne humeur ? Et ben non ! Tu vas en baver ma petite Klaamka d'amour !" Enfin, elle ne devait sûrement pas penser le "Klaamka d'amour" de la fin mais je préfère le rajouter, histoire de me sentir un peu aimée. J'hésite à renoncer mais il faut absolument que je lui cure les sabots. Je ne vais pas perdre des points juste parce qu'elle est de mauvaise humeur quand même !

- Équinoxe ! Lève ce pied ! Tu attends quoi là ? Le déluge ? Je ne vais pas te supplier quand même !

Ah bah si apparemment. Équinoxe me regarde maintenant avec un air narquois comme pour me mettre au défi de le faire. Mais je ne suis pas n'importe qui ! Je suis Klaamka et par définition je ne me met à genou devant personne ! Aussi, je réessaye, réessaye puis, en désespoir de cause, décide de réviser mes principes. Je cours jusqu'à ma boîte de pansage, en sort deux carottes et revient vers ma jument et lui donne une friandis :

- C'est bon tu as eu une carotte tu peux lever le pied maintenant !

Heureusement pour moi, Équinoxe se rend, attrape la carotte et se met à la mâchonner tranquillement, ce qui me permet de curer ses deux postérieurs sans rencontrer de résistance particulière. Une fois, ses sabots curés, j'attrape ma graisse, mon pinceau et les recouvre tous, dessus comme dessous, d'une fine couche de graisse.

J'entreprend ensuite de démêler les crins de sa queue avec un peigne seulement ils sont si emmêlés que j'en viens à me demander si Équinoxe n'a pas payer quelqu'un pour faire exprès de les emmêler. Après avoir fouillé pendant cinq minutes dans ma boîte, je finis par trouver tout ce que je cherchais : mon lustrant et mon démêlant. J'attrape le dernier et asperge abondamment sa queue. Bouchon en main, je les brosse ensuite énergiquement, jusqu'à ce que je puisse y passer le peigne sans me faire arrêter tous les trois centimètres par un noeud.

- Bah voilà enfin ! Reste juste à vérifier si tes pions sont toujours intacts depuis hier et tu es prête !

Bizarrement, j'avais prévu que je serais en retard aujourd'hui, aussi je n'ai pas défait les pions que je lui avait fait pour le dressage et les avaient recouverts d'un collant coupé en deux que j'allais nouer autour de chaque pions à l'aide d'un élastique pour éviter qu'ils ne se salissent et ne se défasse. Je retire donc le collant avec mille précautions et les observe : ils sont nickels ! Quelques crins dépassent, certes, mais après un petit pshit de laque, les voilà à nouveau parfaits.

Enfin tout ça c'était avant que je remarque celui de son toupet. A moitié défait, il tangue comme une limace morte au bout d'un fil de pêche à chaque fois qu'Équinoxe fait un geste. Cette vision m'arrache un fou rire tel qu'il me faut plusieurs minutes pour me reprendre. Je défais ensuite l'espèce de tresse flasque qui volette dans tous les sens et la défait. Ses crins sont magnifiques comme ça, délicatement ondulés, mais je dois lui refaire son pions. Je sépare donc sa mèche en trois puis les tresse ensemble. Je plie ensuite sa natte en deux puis encore en deux et attache son pion avec un élastique avant de le badigeonner de laque.

- Voilà tu es parfaite !

En fait, il manque juste un coup de lustrant. J'étale le liquide sur une vieille brosse douce dont je ne me sert jamais puis le répartit sur sa robe. Le résultat est tout simplement sublime. Je lâche un petit sifflement approbatif puis attrape son tapis et son amortisseur. Une fois qu'ils sont bien mis, de façon à ne pas la gêner ou lui faire mal, je place dessus ma selle de saut en cuir. Après avoir dégarotté, je lui fais tendre les jambes devant elle pour éviter que sa peau ne fasse des plis son la sangle puis lui passe le mors.

- Ah tu préfères quand il n'y a pas de mors de bride hein !

Il faut dire que cela doit être particulièrement agaçant d'avoir un truc comme ça dans la bouche pendant plusieurs heures ! Tiens d'ailleurs j'allais oublier les protections ! Je cours vers la sellerie de CSO et commence à fouiller partout. Guêtres antérieures et postérieures, cloches, protèges-boulet ... Bon bah je crois que j'ai tout ! Je me dépêche de rejoindre le box de ma jument, passe un coup de bouchon sur les protections et les lui met.

- Comme ça tu ne risques rien, hein ma chérie ?

"Avec toi sur mon dos je risque toujours le pire". Ah oui j'avais oublié de te préciser que c'était une question rhétorique Équinoxe, autant pour moi. J'attrape les rênes et avec un énième regard blasé, ma chérie me suit en direction manège pour la détente.

Bien décidée à surpasser les autres sur tous les points, y compris la détente, je me dirige vers la carrièred'un pas déterminé, guidant Équinoxe part les rênes. Ah tiens voilà Ewa ! Et cette rousse qui me fait des grands sourires comme pour dire "Oh ma chérie ! Quelle joie de te voir ! Tu m'avais manqué depuis ce matin 7h !". C'est ça, c'est ça ! Je me rend alors compte qu'on dirait qu'elle crève d'envie de me sauter dans les bras et lui adresse un rictus méprisant. Nan mais faut pas pousser mémé dans les orties non plus ! Il manquerait plus que ça, un câlin !

Je la dépasse ensuite en la snobant et entre dans la carrière. Je mène ma jument jusqu'au centre de la piste, passe les rênes par dessus son encolure et redégarotte la selle. Cela fait, je la ressangle puis règle mes étriers assez courts : c'est un parcours de saut que je doit effectuer après tout ! Une fois toute prête, j'attrape les rênes et le pommeau de la main gauche et le troussequin dans l'autre puis me hisse en selle. Avant de me rappeler qu'il faut que je fasse ma reconnaissance avant qu'Ewa ne commence son parcours. Je redescend donc de selle et attache Équinoxe dans un coin.

Je me dirige donc vers le manège et trace plusieurs fois le parcours, vérifiant le parcours exact à prendre pour gagner du temps tout en plaçant Équinoxe correctement face à l'obstacle. La hauteur des obstacles ne posera pas de problème : ici le plus haut est un oxer culminant à 80cm alors nous avons travaillé toutes les deux avec des obstacles de 90cm. Je m'applique donc à bien retenir chaque détail puis je rejoins ma jument à la carrière et monte en selle.

D'une pression de jambe, je fais passer Équinoxe au pas et me met en piste intérieur pour ne pas gêner les autres qui s'échauffent. Les autres ... Je me met donc à les détailler un par un : Ewa se dirige avec Isaho vers le manège pour faire son parcours. Anne, quant à elle, a arrêté Broken Heart près de la barrière pour observer le parcours de ma colocataire. Il faut que je me méfie d'elle. Elle a actuellement quelques points de plus que moi et son étalon arabe est assez fort pour lui permettre de garder entre nous. Sauf que, petit problème, son cheval a aussi beaucoup plus d'expérience en cross, ce qui fait que je n'ai aucune chance de la rattraper -et encore plus de la dépasser sur cette épreuve- à moins de m’entraîner intensivement au cross d'ici là. Il faut absolument que je la gagne maintenant et que je mette assez d'écart entre nous pour qu'elle ne puisse me rattraper. La course s'annoncent serrée ... Mais reste encore deux couples : Onyx et Athéna's Gift et Océane et Good Boy. Mais l'une comme l'autre ne m'inquiète pas. Je les ai battu sur le Dressage, je suis donc plus forte qu'elles, non ?

Enfin, il faudrait peut-être que je songe à me reconcentrer sur ma jument qui fait depuis tout à l'heure des tours de pistes d'un pas tranquille. D'un mouvement d'assiette, je lui demande d'accélérer un peu l'allure pour s'installer dans un pas plus actif. Une fois que je la sens un peu plus active, j'enchaîne quelques figures de manèges -diagonales, voltes, huit de chiffre- pour l'assouplir aux deux mains sans la lasser. Au bout de quelques minutes, lorsqu'elle commence à s'incurver plus facilement, je passe au trot et enchaîne quelques transitions : trot-pas, pas-trot, trot-arrêt, arrêt-trot ... Bientôt, Équinoxe se fait plus réactive, plus vive, aussi je lui demande le départ au galop à gauche. A nouveau, je fais quelques exercices de transitions et de trajectoire mais aucun problème : Équinoxe, à l'écoute, exécute tous mes ordres à la perfection.

Nous voilà donc prêtes pour commencer à nous échauffer sur les barres. Un cavaletti d'environ 50cm trône au centre de la carrière. Ce sera largement suffisant pour nous échauffer je pense. Je demande le trot puis dirige ma jument droit vers l'obstacle. Jusque là, tout c'était passé à merveille. C'était trop beau pour être vrai ! Equinoxe, qui a compris qu'elle allait enfin pouvoir sauter, commence à accélérer. D'une pression sur les rênes, je la retiens mais rien à faire, ma jument prend le galop et passe souplement l'obstacle.

- Equinoxe ! Au trot s'il te plait ! On fera du galop plus tard, on a le temps !

Sauf que presque immédiatement, la voix du speaker emplit la carrière, me coupant presque la parole. Je jette un coup d'oeil vers le manège : Ewa est en train de saluer les juges tandis que Anne talonne Broken Heart pour le guider jusqu'à le manège.

- Applaudissez bien forts Ewa et son cheval Isaho qui nous ont fait un très beau parcours ! Et maintenant, voici notre deuxième couple, Anne Onyme et Broken Heart !

Ah bah non apparemment on a pas le temps. Je remet donc Équinoxe au trot puis après un cercle de 20m, je lui demande le galop et la mène vers le cavaletti. Bien évidemment, ma jument vole au dessus de l'obstacle. Je décide donc d'enchaîner avec un oxer de 70cm placé à gauche, en bordure de piste. Mais Équinoxe prend l'obstacle de travers, tente de se redresser pendant son saut mais fait n'importe quoi et se retrouve à essayer de se réceptionner avec les moyens du bord. Je la fais repasser au trot puis commence un large pour prendre à nouveau l'oxer -et correctement cette fois. Je la fais passer au galop à droite puis la mène vers l'obstacle. Cette fois, Equinoxe saute sans effort et réatterri souplement sur le sable de la carrière.

Je demande le trot puis le pas et jette un coup d'oeil au manège : Anne est toujours dans son parcours mais elle ne va pas tarder à finir et il faut que je soit prête à partir lorsque ce sera à moi. Je guide donc ma jument vers l'entrée du bâtiment et arrive juste à temps pour voir mon adversaire sauter ses deux derniers obstacles. Son cheval se débrouille très bien et je pense qu’Équinoxe peut en faire autant. D'ailleurs déjà le speaker annonce :

- Merci à Anne et Broken Heart pour leur parcours ! Et maintenant, voici notre troisième couple, Klaamka Harjy et sa jument Équinoxe des Neiges !

C'est à nous et on va tout défoncer.